Accéder au contenu principal

Avengers : STANDOFF (fin)


Commentaire©™ certifié 100% spoiler 

…. Dans la chronologie (officieuse) du crossover Standoff que j’ai utilisée, le neuvième numéro de Captain America – Sam Wilson en est l'épilogue. 
Écrit par Nick Spencer – le « showrunner » de Standoff – et dessiné par Angel Unzueta ce numéro à l’acmé dramatique tout aussi extraordinaire que stupéfiant, vaut notamment pour les 6 planches qui remettent en selle Steve Rogers et surtout, confirment Sam Wilson dans son rôle (voir les planches numérotées 12 à 17, en comptant la page des crédits et du « previously on … », d’ailleurs toujours très soignée esthétiquement parlant). 

Le choix que fait Spencer est tellement too much que je m’attendais à voir, contrairement à ce qui s’y déroule, le mercenaire et ex-joueur professionnel Chance dire à Wilson : « Alors ça a marché ? » « Ils y ont cru ? » ou voir une lueur « Hail Hydra ! » s’allumer dans le regard de Rogers. (Pour le coup c'est surtout un pied de nez aux conservateurs de tous poils qui s'y allume) 

Cette séquence, qui par ailleurs est très efficace et dynamitement (sic) mise en scène, semble tellement incroyable, tellement sur-réaliste, même dans une bande dessinée de grande consommation comme celle-là, que j’ai mis du temps à m’en remettre. 

L’autre point que j'aimerai aborder, concerne la représentation de Steve Rogers dans son nouveau costume. 

Je n’avais jamais vu auparavant, un personnage masculin dessiné et cadré d’une manière à lui faire exprimer une telle charge érotique, dans une BD d'encapés grand public. 
La résille, placée - à cet endroit précis - sur son nouvel uniforme, accentue encore cette sensation. Les cases où apparaît Sam Wilson en tenue d’Adam, achèvent les derniers doutes : cette BD a un sex-appeal à nul autre pareil. 

Il est par ailleurs cocasse de constater que la plastique de Wilson est beaucoup plus mise en valeur que celle de sa partenaire. 
Contrairement à tous les usages d’une BD destinée, en priorité, à des adulescents mâles. [-_ô] 

Un épisode (encore) mené tambour battant qui ne ménage ni les surprises, ni le lecteur. L’équivalent séquentiel de la Pervitine© : impossible se s’arrêter de lire.
Ô Captain! My Captain!

Ordre de lecture proposé :
Avengers Standoff - Assault on Pleasant Hill Omega #01
Captain America - Sam Wilson #09
…. Le dernier numéro du crossover, intitulé : Avengers Standoff - Assault on Pleasant Hill Omega (un numéro au titre tellement programmatique qu’il peut – presque – nous éviter d’en lire le contenu) sonne le glas de Pleasant Hill & du projet « Kobik », ainsi que celui de mes espérances. 
Il est à lire avant Captain America - Sam Wilson n°9 (dont je parle supra), mais confirme ce à quoi je m’attendais depuis Avengers Standoff - Assault on Pleasant Hill Alpha #01 (c’est-dire le deuxième numéro du crossover) : Standoff est surtout une histoire dopée à la créatine de « série B », qui n’utilise les deux excellentes idées de son scénario que comme prétexte. 

Aussi rapidement faisons-nous la connaissance de Pleasant Hill que cette charmante banlieue est mise à feu et à sang. 
Le rôle de Kobik est tout aussi homéopathique. Bien que persistant, le rôle de ce personnage n'est que de la poudre aux yeux. Au lieu de développer ces deux excellents idées, les auteurs nous servent un long affrontement, certes ponctué de quelques belles idées, voire de très bonnes idées joliment traitées, mais de tout de même seize (16) épisodes. L'éternité c'est long, surtout vers la fin. 

J’ai notamment trouvé très frustrant de faire d’un fragment de « cube cosmique » (ce qui n'est pas rien dans l'univers 616 de la Maison des Idées) une simple petite fille dont le souhait est de ouvrez les guillemets : rendre heureux tout le monde. 
C’est dommage que sur un matériau aussi prometteur l’imagination de Nick Spencer n’accouche que de cette idée bien faiblarde. 
Il y avait pourtant matière à inventer là, un personnage extra-ordinaire, différent de l’approche anthropomorphique un peu désuète de cette science-fiction d’opérette que le scénariste-en-chef nous sert ici. 
Idem pour Pleasant Hill, quitte à inviter une source comme Le Prisonnier de Patrick McGoohan, ou l’ombre tutélaire de Philip K. Dick autant attendre un peu avant de raser la ville. 

Bref, Standoff me laisse un sentiment mitigé.
…. Plongé dans sa lecture, indéniablement le charme opère, mais une fois terminé, comme pour Cendrillon ce magnifique « carrossover » redevient la citrouille qu’il n’avait jamais cessé d’être en réalité (sic).

Lire Standoff c’est comme de visiter Interzone (de W.S. Burroughs) sous dramaxes*.
Mais lorsque ça se termine, si l’envie d’y revenir à tête reposée (si je puis dire) vous prend, un sentiment de vacuité risque de vous étreindre jusquà l'étouffement.

Une seule alternative : abandonner tout espoir ainsi que la lecture des fascicules illustrés de super-héros, ou y replonger derechef afin de faire disparaître cette vilaine sensation d’incrédulité qui ne manquera pas de vous titiller.

Ça tombe plutôt bien, les deux majors du secteur intensifient la périodicité bimensuelle de leurs revues. Le vide risque d’encore augmenter, mais il est rassurant de savoir qu’on pourra avoir sa dose plus souvent.

Scénario : 8/10 (en ) 
Dessin : 8/10 (en
Facteur de coolitude : 9/10 (en ) 
Appréciation globale : E pericoloso sporgersi 
______________
*Dramaxe, subst. masc. 
Stéréotype de type idéologique, cliché, axiome logique, etc. Unité de sens simple. Produit du récit lorsqu’il est associé à d’autres dramaxes (Cf. Colas Duflo)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Wheelman [Frank Grillo / Jeremy Rush]

En partie produit, et surtout entièrement cornaqué par War Party™, la société de production de J oe C arnahan & de F rank G rillo, et magistralement interprété par ce dernier ; « Wheelman 2017 » repose sur la règle des 3 unités du théâtre dit classique :  • Unité temps : Une nuit.  • Unité d'action : Une attaque à main armée ne se déroule pas comme prévue.  • Unité de lieu : Une BMW E46  Autrement dit, 98% du film se déroule dans une voiture avec seulement F rank G rillo au volant et à l’écran. Son personnage n'interagit avec l'extérieur quasiment que via un téléphone portable.              Tourné à Boston en seulement 19 jours, pour un budget légèrement supérieur à 5 millions de dollars, « Wheelman » est, au moment des comptes, une péloche dégraissée et bien relevée.  D'entrée de jeu les premières minutes donnent le ton : « l'homme au volant » du titre a été embauché pour être chauffeur lors d'un braquage à main armée. Divorcé, sa fille adolescente, d